Salariée d’une entreprise du textile, Marie-Christine avait un rêve secret : être guide touristique. Arrivée à la retraite, elle s’interroge : « reprendre des études ? A mon âge ? Reprendre les cours, faire des stages… Et puis, Sophie Wilhelm (l’ex-directrice de l’Office du Tourisme de Roubaix NDLR) m’a parlé des Greeters. »  Ni une ni deux, Marie-Christine se lance et fait partie de la 1^ère promo du Nord.

Mais un Greeter, c’est quoi ? « Pour moi, c’est un habitant de la ville ou de la campagne qui aime faire visiter ses endroits favoris à quelqu’un qui aime suivre des visites hors des sentiers battus. »

Des visites hors des sentiers battus

Une définition claire et nette. Il faut dire qu’après 5 ans d’exercice, Marie-Christine en connaît un rayon. « Attention, un Greeter n’est pas là pour marcher sur les plates-bandes des guides, prévient-elle. Je ne fais pas d’exposés historiques des lieux que je propose à la visite. Si j’emmène un visiteur à la Piscine, je lui proposerais de suivre une visite guidée et je l’attendrais en prenant un café. Heureusement, à Roubaix, guides et Greeters s’entendent bien. » Ce qui motive la Greeter encore aujourd’hui, c’est de proposer des circuits sur demande, adaptés aux personnes qu’elle accueille. « J’ai mes lieux favoris, mais après une petite discussion, on peut se mettre d’accord pour un circuit spécifique ». Avec ses lunettes rouges, Marie-Christine est toujours en quête de nouveauté ou d’insolite. Elle a entendu parler d’un artiste qui croque les usines désaffectée et les friches ? Il lui faut ses coordonnées pour mettre en place un instant insolite : « j’en fais un moment convivial et de discussion ».

Un visiteur curieux et ouvert d’esprit

Une condition pour le visiteur accueilli par Marie-Christine : « être curieux et ouvert d’esprit. Il ne doit surtout pas s’attendre à une visite classique ». Exit les lieux conventionnels. Son « dada » ? Les commerces extraordinaires roubaisiens. En particulier quand ils sont dans son quartier. « J’ai adoré emmener trois jeunes filles de Mulhouse au Hamman rue de Lannoy. L’une d’elle n’avait jamais tenté l’expérience. En sortant de là, elle nous a dit « bon, ce n’est pas pour moi, je n’ai pas du tout aimé », mais au moins, elle s’était laissée porter, elle avait fait une nouvelle expérience et son attitude m’a plu. » Marie-Christine se souvient aussi de trois dames venues de Nantes avec une demande toute particulière : visiter tous les magasins de tissus de la ville. « Elles connaissaient le passé de la ville et étaient passionnées de couture ». Elles sont évidemment passées par la caverne d’Ali Baba non loin de la rue de Lannoy, Tissus Papi. « A Roubaix, on peut voir tellement de choses que l’on ne soupçonne pas ! En particulier pour les gens qui veulent bien croire qu’il y a des choses à voir dans des endroits improbables. »