Groupe Roubaix en commun – Novembre 2025
Publié le 23 octobre 2025|

Le patrimoine religieux : un enjeu pour Roubaix
À Roubaix, le patrimoine souffre. Trop de bâtiments sont laissés à l’abandon et, lorsque les travaux paraissent trop coûteux, on choisit trop souvent l’abandon ,voire le bulldozer. Effacer ainsi des pans d’histoire est préoccupant. Certains diront qu’il existe des urgences plus pressantes que de sauver de vieilles pierres. D’autres, dans un pays laïc, trouveront scandaleux de se battre pour la préservation du patrimoine religieux.
Pourtant, défendre le patrimoine roubaisien reste essentiel. C’est une richesse commune qui façonne l’identité de notre ville. Roubaix n’est pas seulement une ancienne cité industrielle : elle est aussi un territoire qui porte une histoire millénaire faite d’églises, d’usines, d’hôtels particuliers, de places et de parcs. Chacun de ces éléments raconte un morceau de notre mémoire collective. Les effacer, c’est priver les habitants de repères et d’un lien avec le passé, c’est leur dénier aussi le droit à la beauté.
Nous partageons donc l’inquiétude des amoureux du patrimoine face à la dégradation de l’église du Saint-Sépulcre, dans le quartier de l’Epeule. Construite dans les années 1960, cette église se distingue par ses lignes épurées, son plan audacieux, ses œuvres d’art et l’usage du béton, témoins d’une époque où l’architecture religieuse se réinventait. Cette originalité mérite d’être préservée : elle appartient à l’histoire architecturale du XXᵉ siècle.
La laïcité n’est pas un obstacle : l’édifice est une propriété municipale. La ville a donc la pleine responsabilité de son entretien. Or le temps presse : un internaute rapporte que « des morceaux de béton se détachent, des fers sont à nu, la toiture n’est plus étanche ». Plus on attend, plus les réparations coûteront cher ; demain, il pourrait être trop tard et la ville se retrouverait devant l’alternative entre travaux énormes ou démolition.
Préserver le patrimoine religieux n’est pas une question de culte mais de mémoire collective. Ces édifices racontent notre histoire et embellissent notre cadre de vie. Roubaix détient le label « Ville d’art et d’histoire » depuis 2001 : que vaudrait ce titre si nous laissions tomber nos monuments ? L’exemple de l’église Notre-Dame, depuis longtemps laissée à l’abandon, au centre- ville, devrait nous servir de leçon.
Ne reproduisons pas cette erreur avec le Saint-Sépulcre. La ville doit lancer sans attendre les études et les travaux nécessaires. Sauver cet édifice, c’est transmettre un héritage aux générations futures et donner un véritable sens au label que nous revendiquons.
La Beauté générée par le patrimoine de Roubaix est un bienfait commun pour les Roubaisiens et les Roubaisiennes et au-delà pour l’Humanité.
Karim AMROUNI, Nadia BELGACEM, Christiane FONFROIDE,
Dogan KACMAZ et Sadia PAMART, Présidente du groupe
Roubaix en commun
