Niché à deux pas du musée La Piscine, l’atelier des Broderies Dervaux regorge de trésors. Des peignoirs destinés à l’hôtellerie de luxe, au linge de maison commandé par des hôtels particuliers en passant même par les nappes qui habilleront les tables princières, la clientèle de cet artisan roubaisien est luxueuse et exigeante.

Et il n’y a qu’à admirer les entrelacs de fils dorés qui forment une élégante figure pour s’en rendre compte. « Nous travaillons également occasionnellement pour les marques de haute couture », précise Dominique Monclercq, le patron des lieux. « Notre technique est celle de la broderie comme à la main. C’est-à-dire que nous parvenons à reproduire un effet « fait » main avec la mécanique. Les maisons de prestige ont reconnu ce savoir-faire. »

Une mécanique parfois capricieuse et qui exige du doigté et de la patience. Des qualités que possède Maria, employée depuis 40 ans dans la maison. « Je suis arrivée à 20 ans ici et je ne sais faire que ça. » Que ça : une technique que peu d’artisans en France savent reproduire : selon le compte de Dominique Monclercq, ils ne seraient que deux. « On prend un tissu ou une matière et on met de la valeur ajoutée en fils dessus. » Du voile de mariage d’Anne Parillaud et Jean-Michel Jarre aux tentures pour le Roi du Maroc, en passant même par une pièce pour Mickaël Jackson, il y a tout autour du monde des pièces « uniques et d’excellence » conçues à Roubaix, et ce, depuis 1878.