L’école de la réparation
Publié le 21 novembre 2025|

Ils sont vingt étudiants à avoir fait leur rentrée à l’école de la réparation installée à Tissel depuis le mois de septembre. Rencontre avec trois d’entre eux, pendant un cours de réparation-rénovation de baskets, avec Jérôme Paduano, formateur en cordonnerie. La particularité de l’école : elle ouvre ses portes à tous à partir de 18 ans, sans prérequis de formation.



Octavie Canhao, 31 ans
« Je suis roubaisienne depuis toujours, j’ai fait des études en art et une formation en tant que conseiller funéraire, métier qui n’était pas fait pour moi. Mon grand-père était antiquaire, c’était le doyen du marché aux puces de Roubaix. Redonner vie à des objets, c’est ce que j’ai fait toute mon enfance avec lui. J’ai entendu parler de l’école par la directrice Stéphanie Calvino que j’avais rencontrée dans le cadre d’Anti-Fashion Project. Après l’école, j’aimerais créer un bar-brocante cordonnerie. Faire quelque chose de ses mains qui a une utilité, c’est hyper intéressant. Je me sens bien ici, c’est enrichissant, on peut profiter d’interventions de professionnels de grandes maisons comme Dior, Louboutin, Vuitton. »

Omid Babaei, 23 ans
« D’origine afghane, né en Iran, je n’ai jamais vécu ni connu mon pays. Cela fait six ans que je suis en France et un an dans le Nord. J’ai déjà exercé plein de métiers : coiffeur, traducteur, cariste, maçon, cuisinier… Un de mes amis m’a parlé de l’école, via la Mission Locale. On a 35 heures de cours par semaine. C’est la première formation que je poursuis, auparavant je les avais toutes abandonnées car elles ne m’intéressaient pas. À la fin du cursus, j’aimerais être cordonnier, ce sont d’ailleurs les cours pratiques que je préfère. On a cours tous les jours de 9h30 à 17h30. »

Tamara Dos Santos, 31 ans
« Je suis née à Roubaix, j’ai vécu à Roubaix jusqu’à l’âge de 20 ans, à l’Épeule. Je viens du social, j’ai commencé à l’âge de 18 ans l’animation professionnelle avec un BPJEPS animation sociale. Après 13 années dans le social, j’ai souhaité me réorienter. Après un burn-out, j’ai fait un bilan de compétences en septembre 2024 qui a confirmé ma fibre sociale, mais a révélé aussi ma part créative. J’ai fait un défilé de mode avec Anti-Fashion Project lors duquel j’ai porté ma première jupe, cela a révélé quelque chose chez moi. J’ai eu envie de me réorienter et de vivre d’un métier qui m’épanouisse. À l’école, on est élèves et salariés à la fois. Ici, j’ai envie d’utiliser mes mains, c’est aussi un moyen de me réparer. Après l’école, j’aimerais exercer en tant que cordonnière dans un premier temps puis, pourquoi pas, créer ma marque ? »
Crédit Photos : Anais Gadeau , service communication , ville de Roubaix





