3 questions à Claude Klimsza, sculpteur
Publié le 19 février 2020|
Et si la nouvelle flèche de Notre-Dame de Paris était l'oeuvre d'un Roubaisien ? Le sculpteur Claude Klimsza compte participer au concours qui déterminera le meilleur projet.
Pourquoi participer au concours ?
« Je suis un amoureux des cathédrales ! En 10 ans, j’ai exposé dans toutes les grandes cathédrales de France et de Belgique. J’aime faire dialoguer mes sculptures avec ces édifices. Dernièrement, mon Bon Samaritain (ndlr : les œuvres de Claude Klimsza sont, pour beaucoup, inspirées des écritures bibliques) discutait avec celui de Chagall, vitrail de la cathédrale de Reims. Avant que Notre-Dame de Paris ne s’embrase, j’étais en pourparlers pour y exposer sept œuvres. Au lendemain de l’incendie, quand j’ai vu certaines propositions de reconstruction (des jardins suspendus, une flamme géante…), j’étais affolé : on allait transformer ce lieu de culte en folie d’architecte. J’ai voulu faire entendre ma voix. »
Comment résumer votre projet ?
« Je ne pense pas qu’il faille reconstruire à l’identique. Viollet le Duc disait lui-même : « Restaurer un bâtiment ce n’est pas le restituer tel qu’il était, mais tel qu’il aurait pu devenir dans le temps ». Notre-Dame était déjà composée de différentes strates. Mon projet, décliné en plusieurs versions, est très contemporain. Pour donner une touche de modernité à la toiture, j’ai pensé à une croix de lumière horizontale en verre, clin d’œil à la croix latine mais aussi à la pyramide du Louvre ! Transparente, elle éclairera le transept. Les apôtres en cuivre de Viollet-le-Duc seront installés en cercle autour de la flèche (et autour du Christ), tous au même niveau pour mettre en avant le principe d’égalité, la base de l’Évangile mais aussi la devise de notre pays ! La flèche mesurera un mètre de moins que l’ancienne (pour l’humilité !) et sera ajourée par un Christ à la main tendue. La position basse de la main montre que Jésus ne cherchait pas à dominer ses interlocuteurs. Un beau message. »
Pensez-vous avoir vos chances ?
« Non, je pense qu’il y aura des cabinets d’architectes plus habitués à ce genre d’exercice mais j’assume de proposer un concept chrétien, sans doute rare chez les candidats qui postuleront au concours ! Néanmoins, si mon idée est retenue, la réalisation technique sera confiée à un cabinet d’architecture et à des entreprises spécialisées. L’important, c’est de faire entendre ma voix et d’y croire ! »