Dans cette aventure, il n’est pas seul Haftari et il tient à le souligner d’emblée, il a monté ce projet avec sa compagne Labiad Widad, même si elle était absente au moment où nous l’avons rencontré. C’est à Paris que le jeune homme de 26 ans a rencontré Labiad, roubaisienne depuis 5 ans. Et c’est tout naturellement qu’il a quitté la capitale et la ville de Montreuil plus précisément pour la rejoindre à Roubaix. « Et la vérité c’est que je n’ai pas du tout été dépaysé car c’est fou ce que les deux villes de Roubaix et Montreuil ont comme points communs ! Ce sont deux villes qui comportent des quartiers à la fois très riches et très pauvres et qui présentent une grande richesse culturelle. » C’est ce qui a plus tout de suite à Haftari et qui a fait qu’immédiatement il s’est senti chez lui à Roubaix. Avec un BEP hôtellerie comme bagage, il est passé par tous les métiers de la restauration : de barman à serveur, en terminant directeur de restaurant dans la capitale.

Un resto et bien plus encore

Aussi est-il arrivé à Roubaix dans l’idée de poursuivre dans ce qu’il sait bien faire. C’est ainsi qu’il est passé par Baraka et cette expérience lui a donné envie de se lancer à son tour dans la belle aventure de l’économie sociale et solidaire. « Dans un coin du restaurant il n’y aura pas de tables mais une étagère avec des livres et des BD et juste à côté deux télés relayées à des consoles de jeux pour organiser des tournois de jeux vidéo. » Mais son projet va plus loin et c’est là qu’intervient sa compagne, Labiad. Elle souhaite transmettre son savoir-faire et faire profiter de ses qualités de pédagogue pour recevoir une dizaine d’enfants chaque mercredi pour l’aide aux devoirs. Le jeune couple recherche d’ailleurs des bénévoles pour l’accompagner dans sa tâche et pour aider au mieux les enfants qui en ont besoin. Des projets, Haftari en a plus d’un dans sa besace et il est impatient de les mettre en place…

Une adolescence mouvementée

Haftari est d’autant plus heureux aujourd’hui d’être à la tête de sa petite entreprise solidaire qu’il a traversé des difficultés à l’adolescence. Il assume et résume : « J’ai été élevé par une maman célibataire qui pour joindre les deux bouts cumulait deux emplois. J’ai donc souvent été livré à moi-même et j’ai fait des bêtises. »

Haftari a donc suivi le parcours classique : juge des enfants, foyer entre 18 et 21 ans puis appartement en semi-autonomie. « J’ai alors rencontré des personnes extraordinaires notamment un éducateur qui m’a fait comprendre que « bandit » n’était pas un métier fait pour moi » se souvient-il. Il a alors choisi sa voie, la restauration et a réussi à intégrer la meilleure école parisienne pour passer son BEP. Et dans un grand sourire, Hichem conclut : « Et je vais intervenir à l’ENPJJ de Roubaix pour expliquer à des jeunes en difficulté qu’il n’y a pas forcément de fatalité et qu’on peut s’en sortir. » Et la boucle est bouclée.

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