« Carpe Diem ». Dans les locaux aménagés à la Potennerie, telle est l’approche bienveillante de l’ergothérapeute et des deux aides-soignantes qui encadrent les ateliers. Ouverte depuis mars, La Gloriette a un double objectif : offrir aux malades des activités stimulantes qui entendent retarder les conséquences de la maladie, mais aussi soulager quelques heures les aidants, conjoints ou enfants, dont la vie tourne 24h/24 autour du malade.

Comme à la maison

Un jeudi matin à La Gloriette. Il fait beau, le calme règne dans la résidence protégée derrière des grilles. Deux « dominos » de l’Ehpad ont été réunis et transformés en accueil de jour. Karine Lesage, la responsable, a mis tout son cœur et son expérience dans la conception des plans, l’aménagement (avec accessibilité aux personnes à mobilité réduite) et la décoration. Résultat : un lieu chaleureux qui ressemble à une maison, et non à un bâtiment médicalisé. « Je tenais à ce que le salon soit le cœur de la maison et que la cuisine soit ouverte et conviviale », précise-t-elle. Les malades qui fréquentent le lieu ne boudent pas leur plaisir. Les déjeuners s’éternisent autour de la grande table, la sieste se fait dans le salon confortable aux couleurs douces, devant le poste de télévision allumé. Tandis que certains digèrent tranquillement, d’autres s’activent. Chacun fait ce qu’il veut, à son rythme. L’après-midi, un autre temps collectif est prévu. En fin d’après-midi, un taxi viendra chercher les six patients du jour, pour les ramener chez eux.

Aujourd’hui c’est pâtisserie

L’équipe de La Gloriette a prévu un atelier pâtisserie, une activité qui requiert concentration et dextérité. Objectif : concocter un délicieux gâteau au chocolat et le décorer pour fêter ensemble l’anniversaire de Jacques, qui a 86 ans ce week-end. Régis bat les jaunes d’œufs avec le sucre, Alfreda monte les blancs en neige, sous l’œil bienveillant de Chloé l’ergothérapeute. L’effet groupe opère comme par magie : la maladie d’Alzheimer s’efface temporairement, les bons gestes reviennent. Alors que certains ne parlent quasiment pas à la maison, ici ils papotent gaiement, racontent leurs voyages passés, plaisantent et rient de bon cœur. « Nous ne les considérons pas comme des malades, commente Karine Lesage. Ici nous voyons la personne avant tout et nous encourageons les potentiels de chacun. »

Un jardin et des projets

Pendant que trois pâtissiers du jeudi s’agitent autour du plan de travail en cuisine, deux compères ont entrepris de nettoyer la cage de la lapine, dehors, sur la terrasse. Les bienfaits de la présence d’animaux ne sont plus à démontrer. Un poisson, un oiseau, mais aussi des poules devraient à terme rejoindre La Gloriette. « Dans les 5 ans, nous voulons tendre vers le Zéro Déchet, explique Karine Lesage. Le poulailler fait partie de la démarche, de même qu’un potager et un verger dont chacun ici pourrait s’occuper lors d’un atelier jardinage. »

Un dispositif au cœur d’un réseau

Actuellement, la structure créée par le Centre communal d’action sociale peut accueillir six personnes par jour, trois jours par semaine. Un bon début, mais la demande existe et l’idée est d’ouvrir davantage, après l’arrivée espérée d’encadrants supplémentaires. La Gloriette est le second accueil de jour de Roubaix, après celui aménagé dans la résidence du Clos Saint-Jean. Il vient compléter d’autres dispositifs, dont l’équipe spécialisée Alzheimer à domicile (ESAD), montée par le CCAS, et qui rayonne sur une quinzaine de communes.