L’expérience n’était alors pas plus déplaisante que cela et j’ai le souvenir d’un sentiment du devoir accompli. Dix ans et de multiples excuses après (pas le temps, petite forme, horaires incompatibles…) sur la demande de ma red’chef, je prends mon courage à deux mains et note le jour de collecte. Le dit-jour, me voilà au foyer du théâtre Pierre de Roubaix où l’on retrouve assez rapidement mon nom dans la liste des donneurs. Je remplis un questionnaire de santé. Il permet simplement de vérifier que mon état est compatible avec un don du sang. Un passage confidentiel devant un médecin permet de confirmer mes dires. Et me voilà déjà allongée sur le brancard, tendant mon bras à Arthur, jeune infirmier. Heureusement, il a de l’humour et me met à l’aise.

A vrai dire, je n’ai déjà plus aucun souvenir de sa piqûre… Il recueille quelques échantillons de mon sang « pour certains tests et s’assurer que tout roule » avant de dégainer la fameuse poche. Moins de 500 ml me seront prélevés. Autant dire, une goutte d’eau dans l’océan. Pendant les 10 minutes que durent le don, j’ai le temps de penser à quoi cette poche va servir : soigner les malades du cancer, aider les accidentés en urgence, pallier à une hémorragie lors d’un accouchement… En France, 10 000 dons par jour sont nécessaires pour aider les patients. A peine le temps d’y penser que ma poche est déjà remplie.
Et là, vient le moment particulièrement plaisant : l’en-cas pour se remettre de ses émotions. Je pensais être patraque, au final, je me sens d’attaque. Mais je ne vais pas rogner sur mon goûter… En tout et pour tout, cette aventure aura pris 45 min de mon temps, questionnaire, don et goûter compris. Pas d’excuse pour la prochaine fois, c’est pile-poil le temps d’une pause dèj…