Boules de loto, soufflets de bus, épaisses membranes pour les centrales nucléaires… La façade de l’entreprise Hutchinson ne paye pas de mine dans la rue Jules Guesde. Et pourtant, derrière ce mur en brique se loge 13 000 m2 d’hangars destinés à l’industrie du caoutchouc.
Installée depuis 140 ans à Roubaix, l’entreprise dirigée par Benoît Hugelé vit avec un héritage, une histoire sans de défaire des techniques de fabrication actuelles et indispensables. « Regardez cette machine, montre le directeur, pointant du doigt un dispositif vert-bleu très imposant, elle a plus de 40 ans et pourtant elle reste remarquable en terme de modernité ».

Evoluant au fil des nouvelles techniques, « on garde le vieux et on met autour ce qu’il faut ».

Un leit motiv qui a permis à l’entreprise de s’ancrer dans le territoire, 75% de sa fabrication est vouée à la France, mais surtout de répondre à des demandes pointues et exigeantes. « Nous faisons du sur-mesure grâce à nos ateliers fonctionnant de manière manuelle. » Ainsi, Hutchinson sera en capacité de produire un cylindre biscornu alors que d’autres entreprises du même secteur ne pourront le faire de manière linéaire. « Vous saviez que les pièces 100% caoutchouc de la ligne 1 du métro parisien sont faites chez nous ? » interpelle le directeur avec un brin de fierté. Arcelor Mittal, Saint-Gobain, SNCF, Areva… Autant de noms prestigieux qui viennent remplir les carnets de commande de l’entreprise.

“Avec son héritage, Hutchinson vit sur ce qui n’existe pas encore, effectue un travail tout particulier sur la recherche et le développement : on vit avec le passé mais sur le futur ». La centaine de collaborateurs (dont certains composent la 4^e génération d’ouvriers travaillant au sein de l’entreprise) travaillent sur différentes unités de production : raccord, confection, cylindre, extrusion, laboratoire (recherche), moulages… Le tout pour permettre une étanchéité, le transfert de fluide ou la mobilité.

Dans l’entrepôt historique, la chaleur est particulièrement accablante, le caoutchouc chauffé pour être moulé. Et les machines, anciennes ou plus moderne, ne sont pas près de s’arrêter.