Groupe Roubaix en commun – Septembre 2025
Publié le 21 août 2025|

Roubaix : moins de classes, plus d’enfermements ?
À cette rentrée 2025, 23 postes d’enseignants auront été supprimés dans le premier degré à Roubaix et son agglomération. La ville de Roubaix a perdu, à elle seule, 14 classes. Nous dénonçons une décision grave prise par l’Inspection académique de Lille (IA), dans un territoire où près d’un élève sur deux est en difficulté scolaire.
Les écoles maternelles et primaires touchées sont Albert Samain, Henri Carrette, George Sand, Linné, Lavoisier, Littré, Elsa Triolet, Lucie Aubrac, Léo Lagrange, Legouvé, Jules Guesdes, Pierre de Ronsard, Anatole France et Pierre Brossolette. ( VDN avril 25)
Qu’a donc fait la municipalité pour défendre nos écoles ?
À la logique comptable de l’IA de Lille, nous opposons une réalité sociale criante : des enfants en souffrance scolaire, pas suffisamment encadrés, deviennent souvent des jeunes en rupture. À force de fermer des classes, la société finit par remplir des cellules.
Dans le monde diplomatique de mai 2025, Sophie Bourlet alerte sur « cette jeunesse qu’on enferme », sans se préoccuper des conditions et sans mesurer les conséquences. La seule solution trouvée pour les jeunes délinquants, de plus en plus nombreux dans une société devenue violente, est l’usage de plus de sévérité et d’enfermements, sans réinsertion bénéfique et efficace.
« À 16 ans, Sami est incarcéré dans un établissement pour mineurs . Il n’a pas vu un professeur depuis deux semaines », informe Sophie Bourlet. L’adolescent loge dans une cellule exiguë. Pas de sport, pas de suivi éducatif stable.
En mars 2025, 902 mineurs étaient détenus en France. À cela s’ajoutent les jeunes placés en centres éducatifs fermés, dernière étape avant la prison.
Créés en 2002, ces lieux d’enfermement sont censés réinsérer.
Mais que fait-on quand on a auparavant, supprimé des classes, surchargé celles qui restent, réduit les moyens des enseignants ?
Nous défendons des classes moins chargées qui permettraient de mieux accompagner les élèves en difficulté, de limiter le décrochage, de prévenir la violence.
Notre République doit concentrer ses efforts sur l’Ecole, quoi qu’il en coûte. Moins de classes, c’est plus d’exclusion. Moins de profs, c’est plus de foyers, plus de prisons. Une Ecole forte, c’est une société qui tend vers le bonheur.
Alors que des politiques réclament plus de fermeté, nous affirmons, nous, que c’est à l’école que tout commence.
La jeunesse, notre Bien précieux, ne demande pas plus de murs, mais plus d’écoute, d’encadrement, d’avenir.
L’éducation, un trésor est caché dedans.
En cette nouvelle rentrée des classes, excellente année scolaire 2025- 2026.
Karim AMROUNI, Nadia BELGACEM, Christiane FONFROIDE,
Dogan KACMAZ et Sadia PAMART, Présidente du groupe
Roubaix en commun
