L’état de santé d’une population dépend de multiples conditions : le niveau socio-économique de ses habitants, une offre de soins et de prise en charge satisfaisante, des politiques de prévention et d’éducation pour la santé dès le plus jeune âge mais aussi les conditions satisfaisantes de logement, la qualité de l’environnement…
Roubaix présente à cet égard des situations contrastées, parfois très défavorables.
Si la ville dispose d’infrastructures médicales solides : le Centre Hospitalier servi par 3000 salariés dont 250 médecins, des établissements de santé mentale et des centres médicopédagogiques…, il reste que l’accès aux soins est parfois difficile. Roubaix compte 130 médecins généralistes en ville, ce qui est une densité dans la moyenne de la métropole lilloise, avec cependant une pénurie de médecins plus marquée dans les quartiers Nord : Hommelet, Alma, Cul de Four, Fosse aux Chênes…
La précarité de bon nombre de Roubaisiens et leur faible niveau d’éducation pour la santé ont un impact direct sur leur état de santé : consommations à risques, alimentation déséquilibrée, moindre recours aux soins, taux plus important qu’ailleurs d’obésité, de diabète, de maladies cardio-vasculaires.
Au total l’espérance de vie à Roubaix est plus faible qu’ailleurs en France et la surmortalité plus élevée qu’en moyenne nationale.
Un véritable projet de territoire
Quelles priorités d’action et quels dispositifs peut-on envisager pour l’avenir ?
Il s’agit de mieux prendre en charge chaque Roubaisien quand c’est nécessaire grâce à un parcours de soin adapté ; de mobiliser tous les acteurs de la santé et d’optimiser les ressources autour d’un projet de territoire partagé.
Des dispositifs sont à cocréer avec les acteurs de terrain, avec les collectivités départementale et régionale, avec les services de l’Etat, avec le monde de la formation et des associations. Et la Ville doit y jouer un rôle majeur d’impulsion, de participation et de suivi.
Roubaix peut devenir le magnifique exemple d’une ville qui prend soin de ses habitants, dans le domaine de la santé, mais aussi, et surtout, parce qu’elle favorise un cadre de vie équilibré, l’éducation, l’accessibilité aux services, la mixité sociale, l’interaction et l’expression de projets partagés, la solidarité entre ses habitants. Roubaix est très riche de son capital humain, qui est à remobiliser. Après tout, le meilleur des médicaments n’est-il pas « l’humain » ?

Karim AMROUNI, Nadia BELGACEM, Christiane FONFROIDE,
Dogan KACMAZ et Sadia PAMART, Présidente du groupe
Roubaix en commun