Cet été, les rues Jules-Deregnaucourt et de l’Alouette, à la limite de l’Epeule, ont connu de profonds bouleversements. À la suite d’une pétition lancée le 2 juillet 2025 pour réclamer la fermeture ou la réglementation des night shops du secteur, la Ville a pris des mesures radicales. Si plusieurs établissements problématiques ont été visés, un commerce de proximité s’est retrouvé injustement entraîné dans cette opération.

« À la bonne récolte », une épicerie installée, depuis plus de trente ans, face au collège Sévigné, a vu son activité brutale-ment entravée. En installant des blocs de béton pour bloquer la circulation automobile et l’arrêt des bus, la municipalité a supprimé tout accès logistique au magasin. Résultat : au-delà de la lutte contre les commerces illicites (vente par exemple du protoxyde d’azote dont l’usage est détourné par les utili-sateurs mineurs notamment ) , c’est une épicerie reconnue par ses voisins, fréquentée par des générations de Roubai-siens et par les collégiens après les cours, qui se voit menacée.

Depuis le 31 juillet, le commerçant et les habitants ont multiplié les alertes auprès du Maire, de son directeur de cabinet, des services techniques et des élus concernés. Le 6 septembre, l’épicier et un collectif d’habitants ont été reçus à l’Hôtel de Ville et ont rencontré le Maire. Mais aucune solution concrète n’a été proposée. La seule idée avancée ? Un reportage dans le magazine municipal ! Or ce n’est pas de publicité dont a besoin ce commerce déjà bien connu, mais d’un accès rétabli pour ses clients motorisés et ses fournisseurs.

Le problème est simple et pratique : permettre aux livreurs de décharger et aux automobilistes de passage de stationner quelques minutes. L’enjeu est commercial certes mais il est aussi vital pour la survie d’un lieu qui n’a jamais suscité de nuisances, bien au contraire. « À la bonne récolte » joue un rôle de lien social, un point de repère apprécié, un espace de respiration dans un quartier fragile.

Si la fermeture de commerces illégaux est légitime pour la tranquillité publique et la protection des mineurs que nous avons toujours réclamée , il est tout aussi essentiel de défendre ceux qui incarnent la confiance et la proximité. Laisser s’éteindre un commerce respecté et enraciné, c’est affaiblir encore un quartier qui a besoin de stabilité.

À Roubaix, soutenir la vie locale passe aussi par un geste simple : rétablir l’accès à cette épicerie pour qu’elle continue d’exister.

En ce mois de décembre, nous vous souhaitons de BONNES FETES DE FIN D’ANNEE.

Karim AMROUNI, Nadia BELGACEM, Christiane FONFROIDE,
Dogan KACMAZ et Sadia PAMART, Présidente du groupe
Roubaix en commun