Groupe Gauche Républicaine et Sociale – Juin Juillet Août 2025
Publié le 30 mai 2025|

8 mai 1945 : réconcilier les mémoires pour construire l’avenir
Chaque année, le 8 mai, la France célèbre la victoire sur le nazisme. Une date symbole de liberté retrouvée, de paix espérée, de mémoire partagée. Pourtant cette même date, le 8 mai 1945, marque aussi, de l’autre côté de la Méditerranée, en Algérie, un drame occulté : à Sétif, Guelma, Kherrata, des milliers d’Algériens sont tués lors de répressions sanglantes après des manifestations pour l’indépendance. Une mémoire que notre République peine encore à regarder en face.
Pourquoi cette mémoire, tout comme la mémoire des enfants et petits-enfants de harkis restent-t-elles marginalisées ? Elles doivent pleinement trouver leur place dans l’histoire nationale.
Pourquoi la douleur d’une partie de nos concitoyens, souvent descendants de cette histoire, reste-t-elle tue ?
Réconcilier les mémoires, ce n’est pas diviser, c’est rassembler.
C’est faire droit à la vérité historique. C’est reconnaître que la construction de la République s’est aussi faite dans la douleur, la violence coloniale, les silences imposés. C’est entendre la parole des enfants de l’immigration dont les histoires familiales sont aussi celles de la France.
À Roubaix, nous vivons avec cette histoire. Elle traverse les familles, les regards, les non-dits. Et pourtant, elle est aussi une richesse : celle d’une jeunesse qui interroge, qui veut comprendre, qui aspire à la justice et à l’égalité.
Ignorer cette mémoire, c’est entretenir les fractures. La reconnaître, c’est ouvrir un chemin de réconciliation sincère.
Comme élus socialistes nous plaidons pour que notre ville participe à ce travail de mémoire : par des commémorations inclusives, des temps éducatifs, des expositions, des rencontres. Car la mémoire n’est pas une affaire du passé, elle façonne notre vivre-ensemble d’aujourd’hui.
Et le 8 mai doit pouvoir être un jour de mémoire partagée.
Un jour où l’on honore la paix, tout en reconnaissant toutes les douleurs. C’est ainsi que nous renforcerons notre République : en regardant l’histoire en face, et en y associant toutes ses filles et tous ses fils.
Mehdi CHALAH, conseiller municipal, conseiller métropolitain ;
Nadia CATTIAUX, conseillère municipale ; Michel DAVID, conseiller
municipal ; Tonino MACQUET, conseiller municipal.
