Les violences urbaines qui ont ravagé le pays du 27 juin au 7 juillet 2023 ont détruit en une semaine autant que les émeutes de 2005. Roubaix a été particulièrement touchée, avec des destructions qui ont visé des entreprises, des commerces, des centres sociaux, des mairies de quartiers, le Colisée, sans oublier les voitures brûlées et les voieries détruites. La révolte face au meurtre du jeune Nahel a été le déclencheur, mais ensuite une rage de destruction s’est emparée de très jeunes et moins jeunes, dans des opérations organisées ou des actes d’opportunité amplifiés par les réseaux sociaux. Face à cela, il fallait appeler au calme et à la justice, tant le sentiment d’abandon et d’injustice est fort et la destruction de biens publics intolérable. Nous l’avons fait.

Vient le temps de la compréhension : la dégradation des relations entre quartiers et police a joué, comme l’expérience des discriminations mais aussi le divorce entre politique et quartiers.

Vient ensuite le temps de l’action. Le dernier Comité Interministériel de la Ville a lancé des pistes intéressantes, fort anciennes souvent, mais qui sont complexes à mettre en oeuvre.

Nous faisons sur la Politique de la ville, à l’occasion du démarrage en 2024 des nouveaux Contrats de Ville quelques propositions générales
• Créer un tableau de bord de l’égalité territoriale avec les moyens de droit commun, humains et financiers mobilisés et définir un standard de qualité territoriale en termes de présence des services publics, de leur accessibilité, de ratio d’effectifs de police etc.
• Réserver 20 % des moyens de la politique de la ville à l’innovation sociale et à sa diffusion
• Parier sur la participation citoyenne en renforçant les budgets participatifs, en donnant la possibilité à des collectifs de mener des projets.
• Redonner du sens au réseau associatif en sortant de la logique de la prestation de services déguisée, en soutenant les bénévoles par la reconnaissance et la formation
• Revoir les programmes de rénovation urbaine en cours en y limitant au strict nécessaire les démolitions et les relogements contraints, privilégier les réhabilitations moins couteuses en carbone, associer la rénovation et un plan massif de gestion urbaine et locative. Ceci concerne notamment l’Alma et l’Epeule

A Roubaix il faut cesser la fausse participation et s’atteler à retrouver l’influence perdue. Regrettable que la ville n’ait pas obtenu le label « quartier résilient », qui concerne 50 territoires en France !

Président : Tonino Macquet, Medhi Chalah,
Nadia Cattiaux et Michel David