Focus sur la Gare de Roubaix
Publié le 4 août 2025|
Tout l’été, on vous propose de redécouvrir la ville à travers la collection « FOCUS », des brochures patrimoniales conçues par le service Culture - Ville d’art et d’histoire. Cette semaine, destination la Gare de Roubaix !
C’est une façade familière à bien des Roubaisiens, mais dont l’histoire mérite d’être redécouverte. Symbole du Roubaix industriel, la gare a traversé les époques, les guerres, les réhabilitations… et les rêves d’urbanisme. Conçue comme une véritable entrée monumentale dans la ville, elle reste aujourd’hui un repère architectural et un pôle d’attractivité.
De l’arrivée du rail à une ville en pleine ébullition
La révolution ferroviaire, née en Angleterre, atteint Roubaix en 1843. D’abord modeste, avec une simple station installée au lieu-dit l’Alouette, la gare va connaître agrandissements successifs et débats municipaux acharnés. Le trafic explose, à l’image de la croissance industrielle : plus de 346 000 voyageurs en 1884, dans une ville passée de 8 000 à 120 000 habitants en un siècle !
Mais pour les élus roubaisiens, la gare manque d’allure. Trop excentrée, sous-dimensionnée, peu accueillante… Le maire Julien Lagache prend les choses en main : il veut un bâtiment digne de la « grande cité industrielle ».
Une architecture entre prestige et modernité
Le projet est confié en 1885 à Sydney Dunnett, architecte emblématique de la Compagnie du Nord. Son ambition ? Allier classicisme et modernité. Il imagine une gare composée d’une halle monumentale de fer et de verre, flanquée de deux pavillons néo-classiques en brique et pierre. Longue de plus de 100 mètres, elle est surmontée d’un campanile à horloges, symbole de précision et de progrès.
Inaugurée en 1888, la gare frappe par son élégance. Et si la grande verrière couvrant les voies sera détruite pendant la Grande Guerre, le bâtiment principal, lui, résiste au temps. La salle des pas perdus, les marquises, les façades… tout est pensé pour incarner l’entrée d’une ville moderne, ambitieuse et connectée au reste de l’Europe.
Une gare sauvée des bulldozers
Dans les années 1970, la SNCF envisage de démolir la gare vieillissante pour la remplacer par une structure plus modeste. Tollé local. La ville de Roubaix s’y oppose fermement, refusant de perdre ce témoin de son passé industriel. Finalement, l’édifice est sauvé, restauré, et réinauguré en 1984.
Depuis, il accompagne la transformation de tout un quartier. La création du Campus Gare, les logements étudiants, le corridor écologique et les connexions métropolitaines redonnent vie à ce secteur longtemps enclavé.
Une nouvelle gare dans une ville qui se transforme
Autour de la gare, c’est désormais un quartier durable de 14 hectares qui émerge, entre friches ferroviaires requalifiées, trame verte, projets universitaires et co-living. Un corridor biologique de 2 km relie même le parc du Brondeloire aux futures constructions, dans une logique mêlant urbanisme, nature et qualité de vie.
La gare, elle, reste le point de départ de ces nouvelles dynamiques. Témoin d’un siècle de modernité, elle continue d’ouvrir la voie à un Roubaix en mouvement.
Depuis plusieurs années, le service Culture – Ville d’art et d’histoire publie des brochures « FOCUS » pour raconter autrement les lieux emblématiques de la ville : une manière vivante de plonger dans le patrimoine roubaisien, à travers les époques, les styles, les ambitions politiques ou les prouesses architecturales. Cet été, on vous propose de (re)découvrir ces publications en ligne, que vous pouvez retrouver en version papier à la médiathèque de Roubaix ou à l’Office de Tourisme.
