C’est quoi ton premier souvenir de frites ?

« Dans mon enfance, on mangeait des frites au moins deux fois par semaine. Mon père travaillait au MON de Lomme, dans les fruits et légumes, et rapportait très souvent des pommes de terre à la maison. Mes parents les faisaient frire dans la graisse, puis cassaient des œufs dedans – frites et œufs dans la graisse, un plat simple, populaire, qui me rappelle mon enfance. ». Devenue maman, Fanny a perpétué le rituel à sa manière : « Le dimanche soir, c’était poulet-frites-salade avec mes enfants et les copains qui venaient à la maison. C’est devenu un moment de partage. Quand j’ai réfléchi à ma recette pour le concours, je me suis souvenue de tout ça. »

Pourquoi avoir participé à ce concours ?

Tout a commencé par un pari. « En 2024, j’étais membre du jury du Championnat du Monde de la Frite, sur invitation de Marie-Laure Fréchet, journaliste culinaire installée à Arras. Son mari m’a lancé « Chiche de participer l’année prochaine ? ».

Ce pari ludique s’est vite transformé en véritable projet créatif. « Ce qui m’a plu, c’est l’idée de réinventer un symbole populaire sans le dénaturer. La frite devait rester la star, pas se faire écraser par un autre ingrédient. C’est un produit simple, mais chargé d’émotions. »

Quelle a été ta recette gagnante ?

Fanny a imaginé la GO > Frites, une création à mi-chemin entre la comfort food et la performance culinaire. « Je suis partie de l’idée de « récup’ » : que faire avec les restes du dimanche ? Il me reste du poulet, des frites… La recette ? Tu prends des frites de la veille, tu les presses dans un gaufrier pour en faire une base croustillante. Par-dessus, un effiloché de poulet longuement mijoté dans une réduction d’oignon et de thym, puis une salade à la vinaigrette échalote. Et pour le croquant final : de la peau de poulet grillée. » « J’en ai testé au moins vingt versions avant d’arriver à la bonne. Mes proches ont servi de cobayes ! »

Depuis son titre, les demandes de collaborations se multiplient et la curiosité du public grandit. Bonne nouvelle pour les gourmands : son GO > Frites sera à déguster pour 10 euros les 13 et 14 décembre, pendant la Braderie de l’Art à la Condition Publique. Un plat-manifeste qui résume bien l’univers de Fanny Bouyagui : l’art, la récup’ et la convivialité…

Crédit photo : Art Point M