agnès b., styliste, galeriste, collectionneuse, mécène et photographe, explore l’univers du graff à travers ses collections et collabore avec des graffeurs de renom. Mêlant mode et oeuvres originales, l’exposition agnès b. On aime le graff !! met en lumière cette confrontation inédite.
En résonance, La Piscine présente un ensemble exceptionnel de céramiques de l’artiste franco-algérien Mahjoub Ben Bella (1946-2020), aux motifs abstraits, colorés et calligraphiques.
Enfin, Vêtements bavards, nouvel accrochage des cabines mode, dévoile le vêtement paré de mots qui décorent, définissent, suggèrent et clament.

Exposition agnès b. On aime le graff !!

Exposition du 27 juin 2025 au 11 janvier 2026

« Ce qui me tient à cœur et que je ne cesse de répéter, c’est que le graffiti n’est pas une pollution. Au contraire, c’est un art riche. Quelque chose qui embellit la vie, qui embellit la ville. », agnès b.

Depuis une vingtaine d’années, la ville de Roubaix est devenue le terrain de jeu favori des artistes de l’art urbain. Longtemps marginalisés, graffitis, collages et pochoirs sauvages ont déferlé sur les murs de la ville « aux mille cheminées ».

Pour sa programmation d’été, le musée La Piscine entre en résonance avec URBX, festival des cultures urbaines. Après avoir exposé le street artiste américain JonOne en 2023 et la photographe Anouk Desury en 2024, agnès b. prend ses quartiers d’été à La Piscine pour l’édition 2025.

Styliste, galeriste, mécène et photographe, agnès b. nous fait partager son goût pionnier pour l’art urbain qui émerge en France au tout début des années 1980. Fascinée par les photographies de Brassaï, les graffitis qui envahissent la ville et le métro new yorkais et conquièrent bientôt Paris, agnès b. se passionne pour cet art vivant et furtif.

À partir de ses collections, l’exposition révèle le regard de celle qui a accompagné ce mouvement reconnu depuis dans le champ de l’art contemporain. Dès 1984, agnès b. est la première à offrir un lieu d’exposition à plusieurs de ces acteurs dans sa galerie historique de la rue du Jour située dans le quartier des Halles puis à La Fab dans le 13ème arrondissement de Paris.

Parallèlement, en tant que styliste, agnès b. collabore, en marge de ses collections, avec des graffeurs. Nées de rencontres et de suggestions amicales, des créations exclusives de vêtements et de t-shirts d’artistes sont éditées en séries limitées. Une découverte riche et passionnante que nous fait aujourd’hui partager celle pour qui la mode s’inspire de la rue.

Cette exposition est organisée dans le cadre de Fiesta, 7e édition de lille3000, et de la 4e édition du festival URBX, organisé du 19 au 29 juin 2025 à Roubaix et dans la métropole lilloise.
Commissariat – agnès b. et Karine Lacquemant, conservatrice des collections arts-appliqués assistée par Amélie Boron, chargée de la collection Mode, La Piscine – Musée d’art et d’industrie André Diligent

Exposition de Mahjoub Ben Bella, céramiste

Exposition du 27 juin au 28 septembre 2025

Depuis de nombreuses années, le musée La Piscine a noué des liens étroits avec l’artiste franco-algérien Mahjoub Ben Bella (1946-2020), installé à Tourcoing depuis 1965. Plusieurs œuvres figurent dans les collections du musée, des dessins, mais aussi des peintures, comme l’Hommage à Vincent Van Gogh, ou des modèles plus exclusifs de textiles et de céramiques créés pour le catalogue La Redoute.

Aujourd’hui, grâce au généreux soutien des Amis du musée et aux dons de son épouse Brigitte Ben Bella et de ses enfants, un ensemble exceptionnel de céramiques réalisé par la faïencerie Masse Fourmaintraux à Desvres a rejoint le musée La Piscine.

Formé à l’École des Beaux-arts d’Oran, puis à l’École des Beaux-arts de Tourcoing, avant de parfaire sa formation à L’École des Arts décoratifs et aux Beaux-arts de Paris, Mahjoub Ben Bella s’est rapidement imposé sur la scène internationale. Renouvelant la pratique de la peinture, il intervient à ses débuts dans l’espace public. Tel un street artiste avant l’heure, il peint en 1986, les pavés de la course cycliste Paris-Roubaix sur 12 km et égaye de carreaux de céramique la station de métro Colbert à Tourcoing en 1999. Son langage plastique abstrait et coloré, aux réminiscences orientales, entre en parfaite résonance avec l’exposition d’agnès b., On aime le graff !!

Commissariat – Karine Lacquemant, conservatrice des collections arts-appliqués, La Piscine – Musée d’art et d’industrie André Diligent

Exposition Vêtements bavards

Exposition du 27 juin au 28 septembre 2025

Présentant de planes et mobiles surfaces, les vêtements sont porteurs de messages. À l’image d’une page blanche prête à accueillir les lettres du poète et du publiciste, ils se parent de mots qui décorent, définissent, suggèrent et clament. L’habit prononce silencieusement les discrètes initiales d’un propriétaire, brodées sur l’envers, et murmurent sur l’endroit slogans publicitaires, noms de maisons et traits d’esprit.

Les cabines Mode de La Piscine jouent le rôle d’auditorium le temps d’un été, exposant les créations muettes mais néanmoins dotées de parole d’artistes et créateurs, offrant de nouveaux mondes à l’écriture.

La calligraphie abstraite de l’artiste Mahjoub Ben Bella mise en volume par Souâd Feriani, les pensées de Jean-Charles de Castelbajac ou encore les alphabets avant-gardistes d’Elisabeth de Senneville dialoguent au premier étage du bassin en un cadavre exquis de textile.

Commissariat scientifique et régie – Amélie Boron, chargée de la collection Mode, La Piscine – Musée d’art et d’industrie André Diligent

Deux nouveaux espaces permanents à La Piscine

Les baigneurs de La Piscine
Cabines du rez-de-chaussée du bassin

En 2001, le Musée d’art et d’industrie de Roubaix s’installe dans la piscine de la rue des Champs pour devenir le musée La Piscine : un pari initialement inattendu, mais qui a contribué à enrichir les collections d’œuvres, en écho avec ce lieu atypique. Les cabines du bassin, dans ce nouvel accrochage, tissent le lien entre l’ancienne piscine de la rue des Champs et les collections du musée.

La piscine de Roubaix est un marqueur de l’évolution du rapport au corps au XXe siècle : sa création en 1932 répond à une logique hygiéniste, pour offrir bains et loisirs aquatiques à tous. Elle témoigne ainsi, en parallèle de l’apparition des congés payés, d’une pratique du bain qui devient public plutôt qu’intime. Dès lors, le bain n’est plus seulement utile à l’hygiène, il est aussi un espace de loisirs et de sport. Cela suppose que baigneurs et baigneuses acceptent de se côtoyer dénudés en public : d’où le développement de costumes spécifiques pour le bain. Les baigneurs de La Piscine rejoignent alors la longue tradition de la baigneuse, motif récurrent dans l’art depuis la Renaissance permettant de représenter le nu féminin.

Le Groupe de Roubaix
Une aventure moderne septentrionale

Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, dans une région longtemps tenue éloignée des courants modernistes, éclot une nouvelle génération d’artistes. Pour la plupart originaires du Nord, ils font de Roubaix leur point de ralliement, encouragés par la présence sur place d’industriels collectionneurs et de galeristes.

Liée par ce climat d’émulation et par des liens d’amitié réels, cette constellation de créateurs ne forme pas un mouvement au langage plastique homogène. Animés par une même volonté de rupture par rapport à la scène artistique traditionnelle, ces artistes en viennent cependant à exposer ensemble, dans les galeries Dujardin, Parenthou et Renar. Ils seront soutenus par des grands mécènes comme Jean Masurel, Philippe Leclercq-Lestienne ou encore Anne et Albert Prouvost.

En 1997, la collection d’entreprise du Peignade Amédée réunie par ces derniers est venue aux enchères. La municipalité roubaisienne fait à cette occasion pour la première fois l’achat d’œuvres du Groupe de Roubaix pour le futur musée La Piscine. Ce fonds n’a depuis cessé de s’enrichir. Avec un nouvel accrochage et des outils pédagogiques repensés pour l’occasion, les publics sont invités à redécouvrir ces espaces incontournables du parcours permanent situés dans l’ancienne entrée des bains municipaux.

Dans le cadre de la programmation hors-les-murs du LaM, « LaM vagabonde », La Piscine accueille jusqu’en mars 2026 trois œuvres de leurs collections : Composition sur fond gris (1943) et Coïncidences (1946) e Nicolas Staël (1913-1955), et Invocation (1948) d’Eugène Dodeigne. Ces œuvres sont visibles dans le nouvel accrochage du Groupe de Roubaix.

© Crédit photos Anaïs Gadeau