Une tradition populaire du Nord

Au XIXe siècle, dans les villes du Nord de la France où s’exerçait l’industrie textile, la fête des allumoirs marquait le début de l’automne et le retour des soirées où le travail des tisserands s’effectue à la lumière de la lampe (en été, l’activité s’arrêtait à la tombée de la nuit).

Les enfants parcouraient les rues portant un allumoir, une lanterne fabriqué à l’aide d’un pot en terre cuite ou creusée dans une betterave ou citrouille dans laquelle étaient déposées des braises saupoudrées de grains d’encens. Dans le cortège animé par un groupe musical, les enfants balançaient leur lanterne à la manière d’un encensoir pour entretenir le feu et pour parfumer leur passage.

Dans la plupart des cortèges, on entendait la chanson : « Viv’ les allumoirs, ma mère, viv’ les allumoirs. On les allume quand il fait noir, viv’ les allumoirs ! », composée par le poète patoissant roubaisien Charles Bodart-Timal.

Cette fête populaire est sans doute une héritière des festivités des lumières, ces rites païens liés au équinoxes observés dans toute l’Europe bien avant le Moyen Âge. Les lanternes vénitiennes ont depuis longtemps remplacé betteraves et citrouilles et les enfants, influencés par la fête d’Halloween, se promènent parfois déguisés et accompagnés par des adultes.