Dans le contexte actuel de crise éthique et démocratique que traverse notre Ville, l’expression de notre groupe ne pouvait se faire comme si de rien était. Comme élus, comme citoyens engagés et comme militants honnêtes, notre malaise est total.
Le Maire et plusieurs membres de son entourage / dont des conseillers municipaux – sont condamnés en appel à des peines de prison (avec sursis), à des amendes, et de l’inéligibilité pour « escroquerie en bande organisée. » Les tentatives de pourvoi en cassation suspendent la peine et nous respecterons la présomption d’innocence jusqu’à la fin de la procédure.
Néanmoins il est temps que chacun, et surtout le principal intéressé, prenne ses responsabilités dans ce qui s’apparente de plus en plus à un chaos dont les victimes sont Roubaix et ses habitants.
Comment être condamné en appel pour « escroquerie en bande organisée » et redonner du sens et de la crédibilité à l’action politique dans une Ville de 100 000 habitants où la liste de la majorité municipale a été élue avec à peine 6000 voix : plus de 77% d’abstention !
Comment être condamné en appel pour « escroquerie en bande organisée » et redonner du sens à la parole publique de fermeté à l’égard de la délinquance ?
Comment dans ces conditions pouvoir continuer à se prévaloir d’une « gouvernance apaisée » ? En vérité il n’y a plus à Roubaix ni de gouvernance ni d’apaisement, juste des élus de la majorité déboussolés, des élus de l’opposition qui peinent dans ce contexte à faire valoir leur légitimité, et surtout des citoyens qui éprouvent un sentiment de dégoût et s’éloignent de plus en plus du débat démocratique.
Pour peu qu’il soit encore temps d’éviter le naufrage annoncé et de continuer à ce que l’image de Roubaix soit ainsi piétinée, oui, chacun doit prendre ses responsabilités, nous aussi.
Ni policiers, ni juges, ni procureurs. Nous respectons les grands principes républicains dont le droit à une défense et à la présomption d’innocence. De la majorité ou de l’opposition, c’est aussi de notre honneur dont il est question.
Nous appelons les démocrates soucieux de l’avenir et de l’image de notre ville à se mobiliser, voire à se rassembler.
Il n’est peut être pas trop tard, dans cette ville que nous aimons et que nous servons ou la parole publique est sans cesse abîmée, notre courage et notre volonté peuvent changer la donne.
Construire une alternative, redonner de la confiance, retrouver de la crédibilité, c’est possible et ça dépend beaucoup de nous.

Président : Tonino Macquet, Medhi Chalah,
Nadia Cattiaux et Michel David