« La possession du meilleur état de santé qu’il est capable d’atteindre constitue l’un des droits fondamentaux de tout être humain, quelles que soient sa race, sa religion, ses opinions politiques, sa condition économique ou sociale » (Constitution de l’OMS – 1946).
Ce droit, les habitants de la 7ème puissance économique mondiale le perdent peu à peu. Déserts médicaux, hôpitaux surchargés, urgences débordées, pénurie de médicaments, coût des mutuelles, ou doublement des franchises médicales : les soins deviennent inaccessibles pour beaucoup.
La majoration du reste à charge ne représenterait que 17 Euros par adulte et par an ? Possible ! Mais voilà 17 Euros qui s’ajoutent à l’explosion du prix des mutuelles (de 8% en moyenne et jusqu’à 30% pour les séniors), de l’énergie ou des produits alimentaires.
Va-t-il falloir choisir entre se soigner et manger ?
En matière de santé, les inégalités apparaissent dès l’enfance selon les conditions de vie, de logement, d’éducation, etc. Elles sont aussi liées à l’alimentation, à la pratique sportive, aux addictions… Et on oublie parfois de prendre soin de soi par méconnaissance, manque de moyens ou par peur.
Voilà des années que l’Agence régionale de santé ne cesse de pointer les difficultés des Hauts-de-France où l’espérance de vie est toujours plus faible qu’ailleurs. Quelles que soient les causes de mortalité, les bilans ne sont pas préoccupants : ils sont catastrophiques.
Quant à Roubaix… Avec 116 médecins généralistes pour près de 100 000 habitants, notre ville est de loin en dessous de la moyenne nationale. Les perspectives ne permettent pas d’être optimistes : nos médecins vieillissent ; il y aura des départs en retraite et les conditions de travail des personnels de santé ne cessent de se détériorer.
Comment ne pas s’inquiéter lorsque l’on écoute les experts et que l’on connait les difficultés des habitants de nos quartiers, durement touchés par les effets de l’inflation ?
Certes, des actions existent ; elles sont souvent le fruit de collaborations entre partenaires sociaux, associations, milieux éducatifs et praticiens. Si elles sont louables et indispensables, elles ne suffisent pas à faire face à l’urgence de la situation.
Roubaix doit faire l’objet de toutes les attentions.
Quand certains baissent les bras ou se détournent, nous devons mobiliser et coordonner toutes nos forces. Logement, éducation, ressources, aides sociales, accès aux services publics, santé… tout est lié ! A Roubaix plus qu’ailleurs, il est temps que les services de l’Etat et les élus locaux agissent pour créer ce cercle vertueux qui ne laissera plus personne aux portes des soins les plus fondamentaux.

Karim AMROUNI, Nadia BELGACEM, Christiane FONFROIDE,
Dogan KACMAZ et Sadia PAMART, Présidente du groupe
Roubaix en commun