A quelques jours de son départ pour Rio, Sasoussen Boudiaf s’est octroyé 24h de « bol d’air » dans sa famille et plus spécifiquement pour la mise à l’honneur que le Cercle d’Escrime de Roubaix lui a préparé.
Le 31 janvier, lors de la Coupe du Monde sabre dames, la nouvelle était officielle : en dominant les Italiennes, l’équipe de France a décroché son ticket pour les Jeux Olympiques de Rio. « Au début, on souffle, on a passé un cap. Puis on se rend compte que c’est le début d’une autre saison », se rappelle la Roubaisienne.

S’en suit une longue et intense préparation à l’INSEP (Institut National du Sport, de l’Expertise et de la Performance) échelonnée de stages et d’entraînements, avec la même formation que l’équipe d’Athènes : « on est une équipe forte sur la compétition ».
Très concentrée et sûre d’elle Saoussen Boudiaf sait parfaitement ce qu’elle va faire à Rio : « le tourisme, j’aurais peut-être le temps après. Là-bas, je me rendrais directement à la salle d’armes. » Quand à ses espoirs, ils sont clairs et nets : « je préfère ne pas me projeter. Par contre, j’arrive parfaitement à me projeter pour la médaille ». Question stupide, mais quelle médaille ? « l’or, évidement ».

La pression ? Forcément un peu. « J’arrive à me dire : « tu es jeune. A 22 ans, ce n’est pas donné à tout le monde de partir aux JO. » Mais je ne me donne pas la possibilité de l’échec, je le vivrais très mal. »

« Soussou » pour son fan-club, n’est plus cette jeune femme, à peine sortie de l’adolescence, qui partait au Pôle Espoir d’Orléans. Loin d’être sur la réserve et timide, Saoussen est déterminée et épanouie : « depuis que je suis à Paris, je suis plus autonome. J’ai conscience de ce que je veux et je fais ce qu’il faut pour y parvenir. »

Sa tante Nadia a suivi toute l’évolution de sa nièce et s’en rappelle avec un grand sourire : « elle avait fait de l’escrime en CM2 et ça lui avait plu. Alors elle a continué avec le Sport Pass le mercredi matin. Quand elle a commencé, je lui ai dit « tu as intérêt à en faire longtemps, au prix que coûte l’équipement ! », rigole Nadia.

Une grande fierté se lit sur le regard de Nadia. Mais la tante de Saoussen ne pourra pas l’accompagner à Rio. « Sa sœur et son neveu y vont pour la soutenir. Nous, nous serons évidement devant notre télévision ! » Si Nadia ne réalise pas encore tout à fait l’exploit de sa nièce, elle réalise le chemin parcouru : « maintenant, c’est une jeune femme. On est vraiment contents », avoue t-elle timidement, mais avec un éclat tout particulier dans les yeux.